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Groupes d’élèves en maths et en français au collège : l’arrêté officialisant la mesure souhaitée par Gabriel Attal publié au « Journal officiel »

Une nouvelle version de l’arrêté relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège, publié au Journal officiel dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 mars, clarifie la stratégie de l’exécutif après plusieurs semaines d’incertitudes quant à l’ampleur de la réforme dite des « groupes de niveau » souhaitée par le premier ministre, Gabriel Attal, depuis son passage rue de Grenelle, mais nuancée à plusieurs reprises par l’actuelle ministre de l’éducation, Nicole Belloubet.
Le texte officialise le calendrier annoncé par le gouvernement : pour les cours de français et de mathématiques, les classes pourront être divisées en groupes constitués en fonction des compétences des élèves, en 6e et en 5e dès la rentrée 2024, puis en 4e et en 3e à la rentrée 2025.
Les classes pourront sortir de ce système et être regroupées pour ces enseignements pour une période allant d’« une à dix semaines dans l’année », dit aussi l’arrêté. Ce point faisait l’objet d’une divergence de vues entre M. Attal et Mme Belloubet, cette dernière s’étant dite à plusieurs reprises favorable à ce qu’une « grande souplesse » soit laissée aux directions d’établissements.
Les groupes seront donc bien la « règle », et les regroupements en classe entière, l’« exception », comme l’avait tranché le premier ministre lors d’un entretien à l’Agence France-Press mercredi. Une large partie de la communauté éducative s’oppose à cette mesure, considérant, comme de nombreuses études, qu’un système par groupes n’est bénéfique que sur des séquences d’enseignement ponctuelles – l’expression « groupes de besoin » est alors habituellement utilisée – et non sur le long terme – il s’agit alors de « groupes de niveau ».
A défaut d’avoir pu faire valoir son projet d’un temps limité d’enseignement en groupe, Nicole Belloubet semble avoir remporté l’argument du vocabulaire, puisque l’expression « groupes de niveau » n’apparaît pas dans l’arrêté. Les « groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves », est-il écrit à plusieurs reprises dans le texte réglementaire.
« La composition des groupes est réexaminée au cours de l’année scolaire, notamment à l’occasion des regroupements, afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves », détaille par ailleurs l’arrêté. La déclinaison à venir de ce texte en note de service publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale devrait apporter d’autres précisions quant aux modalités d’application de la mesure.
Des textes sur d’autres mesures du « choc des savoirs » ont également été publiés dimanche au Journal officiel, dont un décret sur le redoublement. Il acte le changement de règles annoncé en décembre par Gabriel Attal : ce sont les professeurs (et non les familles comme avant) qui ont désormais le dernier mot.
Dans le primaire (écoles maternelles et élémentaires), « un redoublement peut être décidé par le conseil des maîtres » (et non plus « proposé ») et les parents « disposent d’un délai de quinze jours pour former un recours » (mais n’ont plus d’abord quinze jours pour « donner leur réponse », comme c’était le cas avant).
Au collège et au lycée, le redoublement peut, comme avant, « être décidé par le chef d’établissement », à la suite d’une « phase de dialogue » avec l’élève et ses parents, et « après que le conseil de classe s’est prononcé ». Il n’est plus mentionné que cette décision est prise « à titre exceptionnel ».
Ce décret dit aussi que les élèves peuvent participer « à des stages de réussite organisés lors des vacances scolaires dans la limite de trois semaines par an » – des stages pour les élèves en difficulté et qui sont dispensés des professeurs volontaires, dans des établissements scolaires. Enfin, les textes évoquent la nouvelle « classe préparatoire à la classe de seconde », pour les élèves qui n’auront pas eu leur brevet en fin de troisième (dont l’obtention conditionnera désormais le passage en seconde).
A la rentrée prochaine, « dans chaque département, un ou plusieurs lycées » seront « identifiés par le recteur d’académie pour mettre en place » une de ces classes, dans le cadre d’une « phase pilote », indique un décret. Un arrêté précise que cette classe « a pour objectif de consolider les acquis du cycle des approfondissements », et « de confirmer l’orientation des élèves et de les préparer à la poursuite de leur scolarité dans une classe de seconde sous statut scolaire ».
Le Monde
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